Comme quelques personnes, j’ai du avaler mon café de travers samedi 8 avril dernier en lisant la chronique d’André Dumont intitulée Les promesses rompues des revêtements d’acrylique parue dans La Presse+. Il parlait des systèmes d’isolation des façades avec enduit. Pour être plus précise, il s’agit de panneaux isolants de polystyrène expansé (PSE) sur lesquels sont appliquées des couches d’acrylique; panneaux qui sont fixés directement contre le revêtement intermédiaire de la maison. Cela m’a tout de suite interpellé car c’est ce que nous avons fait installer sur notre mur mitoyen il y a quatre ans….au cout de plusieurs milliers de dollars. Ça y est, me suis-je dit, on s’est trop fait arnaquer ! La façon dont André Dumont le présentait: “ces panneaux ont rompu toutes leurs promesses”, ils finissent invariablement par prendre l’eau et le polystyrène ensuite imbibé fait pourrir l’ossature de votre maison. J’étais catastrophée ! Jusqu’à ce que je fasse moi même mes recherches sur ce que nous avons installé, que je me renseigne sur ces enduits…et que je remarque que monsieur Dumont a été obligé d’apporter un paragraphe de précision à sa chronique pour dire que les fabricants (dont ADEX utilisé chez nous) avaient grandement amélioré leurs produits au point qu’il n’y a plus de problèmes. Bon !
Si des précisions ont été apportées, c’est que je n’ai pas été la seule personne qui a été alarmée par cet article paru dans La Presse. C’était d’ailleurs l’article le plus lu de la semaine dans la section rénovation.
La non-fiabilité des revêtements acryliques est apparemment une vieille histoire. C’est dans les années 80 que l’on s’est rendu compte que ces revêtements posaient de grands problèmes dans nos climats rigoureux québécois, créant une controverse nationale. En effet, lorsqu’on pose le panneau directement contre le parement en bois de la maison sans laisser de cavité de drainage, l’eau risque toujours d’une manière ou d’une autre de s’infiltrer et de rester prisonnière dans le polystyrène et faire pourrir le revêtement de bois. Mais si on laisse une cavité de drainage, il n’y a plus d’isolation. Bref, les histoires d’horreurs de propriétaires lésés par ces revêtements sont apparemment nombreuses.
Première rectification: posés par dessus un parement de béton ou de brique, les systèmes d’isolations de façades avec enduits sont en réalité idéaux
C’est d’ailleurs ainsi qu’ils sont installés en Europe où les gens construisent des maisons avec des murs de béton. La popularité des panneaux PSE est grande. On les appelle aussi les Système d’isolation thermique extérieure par enduit sur isolant ou ETICS.
Chez moi, nous avons fait installer le revêtement acrylique par dessus le mur de béton existant. Donc je peux être rassurée.
En posant un revêtement acrylique par dessus l’ancien mur de béton, on le protégeait tout d’abord de la détérioration qui commençait à se manifester. Pour preuve, une section du mur de béton avait commencé à s’écrouler et il a fallu la faire réparer avant de poser le revêtement acrylique par dessus. Une fois appliqué par dessus, celui-ci apporte une couche importante d’isolation au bâtiment, réduisant la facture de chauffage.
L’enduit d’acrylique a comme avantages d’agir comme protection idéale pour le béton et d’augmenter l’étanchéité de l’immeuble.
Finalement, pour nous, c’était aussi un choix esthétique. Nous n’arrivions pas à nous résoudre de faire recouvrir 420 pieds carrés de façade par des lattes de vinyle. Cela nous aurait couté moins cher c’est clair, mais quelle mocheté dans le paysage montréalais où on voit ces murs de vinyle partout.
Lorsque vient le temps de protéger le cachet d’un édifice, l’acrylique est une solution rentable. BEAUCOUP moins chère que la brique. L’acrylique est disponible dans de nombreux coloris et est très résistant. (contrairement à l’ancien Stucco). En plus, le mur est lavable.
Deuxième rectification: Les fabricants ont développé des améliorations aux enduits au point où ils ne posent plus de problèmes, s’ils sont bien installés.
Revenons au cas ou l’enduit acrylique extérieur est installé directement sur la face extérieure d’une maison neuve avec ossature en bois comme souvent le cas au Québec.
Premièrement, les panneaux acryliques sont désormais posés sur une membrane (1) et un isolant (2).
On applique une membrane polymère liquide sur le revêtement de la charpente de bois qui la protège de l’eau tout en créant une étanchéité à l’air parfaite. La compagnie Adex utilise un panneau de polystyrène gaufré qui permet l’égouttement des infiltrations d’eau potentielles derrière l’isolant.Il n’y a pas de perte d’efficacité isolante.
Référez vous à l’excellent article du Guide Perrier en la matière.
Bref, plutôt que de faire peur à toute la population québécoise avec son billet sur les promesses rompues des revêtements acryliques, monsieur Dumont aurait pu prendre la peine de donner quelques explications supplémentaires.
Son billet a toutefois eu le mérite de nous faire nous questionner sur la pose des revêtements acrylique extérieur qui doit être bien réalisée pour que les promesses d’isolation et d’efficacité énergétique soient réellement tenues.
Vous devriez regarder les différents reportages concernant un quartier de Pointe-aux-Trembles…vous auriez une vision différente. Toutes les maisons, qui sont récentes, sont pourries …..
Je vous invite à regarder le reportage de TVA du 13 octobre dernier à ce sujet. Maison de moins de 10 ans entièrement pourrie par le revêtement d’acrylique. Les panneaux utilisés sont pourtant bel et bien les panneaux raynuré pour l’égouttement et une membrane était également présente… la propriétaire se retrouve avec 475 000$ de dommage structuraux avec un produit installé selon les normes du fabriquant….
La source ?
https://ici.radio-canada.ca/tele/la-facture/site/episodes/419928/revetement-mur-exterieur-acrylique-maison-sife
J’ai partagé ton article sur mon groupe :) https://www.facebook.com/groups/662674850537417/
Je suis sûre que ça va intéresser du monde “
Merci Marion !