Les rénovations, c’est excitant… jusqu’à ce que les coûts de rénovation explosent et que votre budget en prenne un coup dur. On pense souvent avoir tout prévu, mais les imprévus et les mauvaises surprises viennent rapidement gonfler la facture. Dans ce billet, je vous partage les 3 principales raisons qui font grimper vos dépenses en rénovation. Parce qu’un projet bien planifié, c’est déjà la moitié du stress en moins !

1. la mauvaise planification
Une mauvaise planification signifie que vous n’avez pas pris en compte ces éléments.
Ne pas connaitre les coûts de rénovation
Ne pas connaître le prix des matériaux et de la main d’oeuvre peut entraîner des dépassements de budget dès les premières étapes. Il est essentiel de demander plusieurs soumissions auprès de professionnels pour évaluer les coûts réels avant de commencer.
Ne pas connaitre la disponibilité des matériaux et de la main d’oeuvre
Des ruptures de stock ou des délais de livraison non anticipés forcent souvent à revoir les plans ou à payer plus cher pour des solutions de remplacement en urgence. De même, un manque de travailleurs disponibles peut allonger les délais, entraînant des frais supplémentaires comme la location prolongée d’équipements ou des coûts liés à des sous-traitants de dernière minute.
Ne pas avoir des plans précis
Cela semble logique mais combien de personnes achètent un canapé qui ne passe pas par l’escalier du sous-sol, oublient de prendre en compte un décroché au plafond avant d’acheter une armoire ou estiment mal le nombre de pieds carrés avant d’acheter leur peinture.
La liste des erreurs de mesures est longue et c’est la raison pour laquelle des plans réalisés par un professionnel sont de mise pour des rénovations importantes. Vous pouvez aussi relire mon billet sur la bonne prise de mesures.
Les changements d’idées
Changer d’idée une fois que les soumissions et devis sont finalisés peut chambouler tout votre budget. Et plus le chantier avance, plus les conséquences financières et logistiques de ces changements augmentent. Chaque modification crée un effet domino : un ajustement en entraîne d’autres, souvent imprévus.
Exemple 1 : Vous optez pour un comptoir en quartz au lieu de stratifié. Cela signifie changer l’évier pour un modèle sous plan, ajuster les caissons, et peut-être même modifier les armoires. La pose du dosseret (crédence) est alors retardée, et si le quartz met du temps à arriver, votre entrepreneur pourrait devoir partir sur un autre chantier, laissant votre cuisine en suspens.
Exemple 2 : Vous décidez d’installer un meuble suspendu dans la salle de bain et de le déplacer. Si les murs sont déjà refermés, il faudra les rouvrir pour les renforcer et déplacer les arrivées d’eau. Ce changement pourrait s’avérer complexe, voire impossible, en fonction des contraintes. Même l’électricité devra être ajustée pour repositionner les spots lumineux.
Anticiper et finaliser vos choix dès le départ est la clé pour éviter ces cascades de coûts de rénovation et de délais supplémentaires !

Les coûts de rénovation oubliés
Lorsque vous planifiez une rénovation, il est facile de se concentrer sur les dépenses principales comme les matériaux et la main-d’œuvre. Cependant, de nombreux coûts secondaires, souvent oubliés, peuvent rapidement faire exploser votre budget si vous ne les anticipez pas.
- Les permis : Les frais varient selon la nature et l’ampleur des travaux. Ils sont indispensables pour rester conforme aux réglementations locales.
- Les frais d’inspection : Pour une maison neuve ou une rénovation majeure, une inspection indépendante est un excellent investissement pour éviter les erreurs coûteuses.
- La location de camions ou remorques : Essentielle pour transporter les matériaux ou évacuer les déchets.
- La location d’outils : Des équipements spécifiques comme des scies, sableuses ou compresseurs peuvent être nécessaires, même pour une courte durée.
- Les frais de livraison : Vérifiez avec votre entrepreneur ce qui est inclus dans son offre et ce qui nécessitera des frais supplémentaires.
Pensez également à d’autres dépenses comme :
- Les frais de nettoyage : Après les travaux, un nettoyage professionnel peut être nécessaire, surtout en cas de rénovation majeure.
- Les imprévus liés à l’électricité: Pendant les travaux, vos factures d’électricité ou de chauffage peuvent augmenter, surtout si des équipements lourds fonctionnent en continu.
- Les coûts de stockage : Si vous devez entreposer vos meubles ou matériaux durant les travaux, cela peut représenter une dépense non négligeable.
En prévoyant ces éléments, vous éviterez de mauvaises surprises et garderez le contrôle sur votre budget.
Fait vécu: faire livrer une vitre de douche de Montréal à mon chalet m’aurait coûté à peu près le prix de la vitre. Nous avons donc dû prévoir la location d’un camion et en avons profité pour faire un déménagement d’autres meubles afin de rentabiliser le déplacement.
2. Ne pas déterminer précisément qui fait quoi
Si vous engagez un entrepreneur général, précisez dans le contrat quels matériaux et éléments de design il fournit et installe. En général, le client ou son designer d’intérieur achète les éléments suivants :
- Équipements de plomberie (robinets, éviers)
- Électroménagers
- Éléments décoratifs (plancher, carrelage, luminaires)
Si vous travaillez sans architecte ou designer, discutez avec l’entrepreneur pour savoir qui achète et choisit les éléments de finition, tels que :
- Spots encastrés
- Mortier à joint
- Baguettes de finition
- Moulures
- Peinture et primer
- Poignées
- etc..
Ces choix peuvent sembler techniques, mais ils ont un impact décoratif (couleur, type, style). Ne laissez rien au hasard.
Précisez également qui passe les commandes et récupère les matériaux. Si c’est l’entrepreneur qui se charge des déplacements, cela peut engendrer des frais supplémentaires.
Enfin, mettez au clair par écrit qui réalise les finitions. Par exemple, si vous pensez que l’entrepreneur appliquera deux couches de peinture, mais que son contrat ne prévoit que le primer, cela pourrait créer des malentendus.
3. Les imprévus
Oui, les imprévus sont par définition imprévisibles….mais l’expérience d’un entrepreneur général, d’un architecte ou designer d’intérieur permet généralement de les voir venir. En voici quelques-un:
L’âge de la maison et les modifications prévisibles
Pour éviter que les imprévus ne fassent exploser votre budget, voici quelques conseils :
- Faites inspecter la maison avant de commencer : Engager un inspecteur ou un entrepreneur expérimenté pour évaluer les points critiques avant de démarrer les travaux.
- Prévoyez un budget supplémentaire : Gardez une marge de 15 à 20 % dans votre budget pour faire face aux imprévus.
- Priorisez les éléments essentiels : Investissez d’abord dans la structure, l’électricité et la plomberie avant de penser aux éléments esthétiques.
Des exemples d’imprévus prévisibles
- les maisons avant 1980 n’avaient pas d’étanchéité à l’air. En ouvrant un mur, il faudra fort probablement refaire l’isolation. C’est ce qui est arrivé dans notre duplex.
- L’amiante a été utilisé dans les matériaux de construction entre les années 1950 et 1980. Les coûts de désamiantage peuvent être très importants si vous ouvrez un mur. Si vous n’y touchez pas, aucun danger pour la santé.
- Câblage désuet : Les maisons construites avant les années 1970 peuvent être équipées de câblage en aluminium ou de fils à gaine textile, qui ne sont plus conformes aux normes actuelles et nécessitent un remplacement complet.
- Mise à jour du panneau électrique : Si vous ajoutez des appareils énergivores (chauffage électrique, cuisinière, climatisation, etc.), le panneau électrique existant pourrait ne pas avoir la capacité suffisante. L’installation d’un panneau plus puissant peut représenter un coût significatif.
- Tuyaux en plomb ou en acier galvanisé : Les maisons construites avant les années 1950 peuvent contenir des tuyaux en plomb ou en acier galvanisé, qui nécessitent d’être remplacés par des tuyaux modernes en cuivre ou en PEX pour des raisons de santé ou de durabilité.
- Problèmes de fondations : Lors d’une rénovation importante, vous pourriez découvrir des fissures dans les fondations ou des problèmes d’infiltration d’eau. Réparer une fondation peut être l’une des dépenses les plus élevées.
- Présence de moisissure : Si vous trouvez des traces de moisissure en ouvrant les murs ou les planchers, il faudra engager un spécialiste pour l’éliminer en toute sécurité.
- Poutres ou solives affaiblies : Avec le temps, certaines structures porteuses peuvent se détériorer. Si elles sont endommagées, elles devront être renforcées ou remplacées, ce qui peut augmenter les coûts.
Les conflits d’horaires
La gestion du chantier est généralement assurée par l’entrepreneur général. En autoconstruction, cette responsabilité vous revient :
- Coordonnez les différents corps de métier à l’avance.
- Discutez des échéances avec chacun dès le départ.
- Inscrivez la date de début du chantier à leur agenda.
Envoyez des rappels quelques semaines avant le début pour vérifier qu’aucun retard sur d’autres projets ne compromet votre planification. Les retards sont fréquents. Anticipez-les en demandant à votre entrepreneur de prévoir une marge de sécurité. Idéalement, laissez-vous une ou deux semaines de flexibilité avant de commencer vos travaux.
Les retards de livraison / ruptures de stock
Une commande de carrelage qui n’arrive pas à temps ou un comptoir en rupture de stock peut paralyser un chantier pendant des jours, voire des semaines.
Commandez vos matériaux le plus tôt possible, idéalement dès que les plans sont finalisés. Prévoyez aussi des alternatives dans votre budget et votre design au cas où un produit serait indisponible.
Gardez une communication régulière avec vos fournisseurs pour suivre l’état des commandes et anticiper les délais. Un peu de prévoyance peut éviter beaucoup de frustration !
Les bris durant le chantier dus à une mauvaise protection
Un des imprévus les plus frustrants en rénovation est de constater des bris ou des dommages causés par une protection insuffisante ou inadéquate. Que ce soit des éclats de peinture sur des planchers flambant neufs, des rayures sur des meubles ou des éclats de carrelage. La clé pour éviter ce genre de problème est d’investir du temps et des ressources dans une protection adéquate avant même de commencer le chantier.
Utilisez des matériaux de couverture spécifiques : du carton épais pour les sols, des bâches en plastique pour les meubles et des rubans de masquage de qualité pour protéger les moulures et les encadrements de porte. Si des outils lourds ou des échelles doivent être utilisés, pensez à poser des tapis antidérapants pour minimiser les risques de glissades et de chocs. Enfin, communiquez avec les entrepreneurs ou ouvriers pour vous assurer qu’ils prennent toutes les précautions nécessaires.
Alors, cette petite liste non exhaustive peut-elle vous aider à éviter des dépassements de coûts de rénovation?